Comme si… le monde ne suffit pas
Élisabeth T. Vincenzo
Rouen, 7h15 du matin, 28 février 2013
France Info :
« Attendez, chers auditeurs on vient de m’annoncer qu’une course poursuite a lieu en ce moment même à Rouen. Retrouvons maintenant Gilles notre correspondant en direct du commissariat de police. Bonjour Gilles, avez-vous des informations sur ce qui se passe ?
– Eh ! Bien non Claire, tout ce que nous savons pour le moment, c’est qu’il y a une course-poursuite entre deux véhicules, une Aston Martin noire et une Audi gris métallisée. De nombreux témoins affirment avoir assisté à des échanges de coups de feu entre les deux conducteurs vers sept heures ce matin.
– Merci Gilles. Nous reviendr….
– Ah ! Nouveau rebondissement Claire, on vient de me transmettre à l’instant que les deux patrouilles de police qui s’étaient lancés à leur poursuite il y a dix minutes environ viennent malheureusement de perdre leurs traces sur le périphérique. Apparemment les deux véhicules se dirigent en ce moment même vers le centre-ville de Rouen.
– Eh bien Gilles quel suspense ce matin ! Chers auditeurs, nous reviendrons très vite sur ce début d‘affaire qui ne manque pas de piquant. Autre fait marquant, cette fois-ci à Paris, un vol a eu lieu en …»
Waouh ! J’hallucine sur le périphérique de Rouen et puis quoi encore ?! J’espère que je ne vais pas tomber sur eux, il ne manquerait plus que ça ! Dès fois, il vaut mieux rester chez soi. J‘aurais aimé rester au lit ce matin tiens. C’est dingue ce qui se passe en ce moment, que ce soit à la radio ou à la télé ça n’arrête pas. Les gens deviennent complètement barge… Bon ce n’est pas que je m’ennuie là, à ne rien foutre dans ma voiture mais je dois me rendre à la gare, à la gare pour prendre ce fichu train, histoire d’ arriver au boulot. Sinon mon sadique de patron se fera un plaisir de me foutre à la porte… Dix minutes plus tard. Non mais je n’y crois pas ! Je vais être virée à cause d’un bouffon qui ne sait pas remplir sa caisse pourrie d‘essence. Ah ! Putain d‘embouteillage ! Mes clés d‘appart ? Où sont-elles déjà ? Mais que suis-je bête, elles sont restés dans la poche de mon manteau. Va me falloir des vacances. Des vacances, oui ça me ferait du bien en effet. ALLER ! ALLER! Avancez, on ne va pas y passer la nuit bordel ! Faut que j’arrête de m’ énerver, cela ne sert à rien. Comment vais-je faire pour courir avec ma lourde pochette une fois à la gare ? HEIN ! TU PEUX ME LE DIRE COMMENT VAIS-JE FAIRE ? Si je loupe mon train je suis mal. AH ! Mais pourquoi est-ce que ça n’arrive qu’à moi. Calme toi Elizabeth. Je dois rester calme, c’était quoi déjà l’exercice d’Anna ? Ah oui, un je ferme les yeux, deux je respire ……… trois j’expire…………………… Respire……………………. Expire ……………………………..
…………………………………………. J’ouvre les yeux. Ah enfin ! Ils avancent.
Rien que pour vos yeux
Alexander James
La Gare de Rouen
7h40, 28 février 2013
Enfin arrivé à la gare ! C’est reparti pour une nouvelle journée. Pour une fois que j’arrive un peu en avance en prenant le métro, cela relève du miracle, surtout ce matin. C’est bien beau de devoir porter un smoking pour le travail mais pour courir avec, cela reste très inconfortable. Mon regard s’attarde sur ma montre Rolex. Il est sept heures quarante-cinq, ça va j’ai encore un peu de temps devant moi. Avant de descendre les escaliers il ne faut surtout pas que j’oublie de valider ma carte d’abonnement de train. J’ai déjà failli recevoir une amende dans le métro il y a quelques minutes, il manquerait plus que j’en reçoive une par le contrôleur. Ce n’est vraiment pas le jour où il faut se faire remarquer. Ma carte d‘ailleurs, où est elle ? Oh ! je l’avais tout à l’heure pourtant… Le train pour Paris est dans dix minutes à peine. Elle est ni dans les poches de ma veste,… ni dans celles de mon pantalon. Génial ! Vraiment génial ! Elle était dans mon portefeuille et je n‘ai plus mon portefeuille… Là ! C‘est la cata. Comment vais-je faire ? Hum ! Mais comment vais-je faire ? Le hall de la gare commence à se remplir. Mes yeux se déplacent, ma tête pivote dans le hall de la gare. À son poste, j’aperçois une jeune femme assise derrière la vitre de son guichet. Il ne me reste plus beaucoup de temps avant que le train arrive. Bon eh bien ! Je ne vois qu’une solution.
-Bonjour Monsieur que puis-je faire pour vous ? Dit la guichetière très intimidée.
-Bonjour, chère Mademoiselle, excusez-moi de vous importuner mais j’ai un petit problème et j‘espère que vous voudriez bien m‘aider.
«Le train en provenance du Havre et à destination de Paris partira voie 2» Ah ! Cette Simone, fidèle à son poste comme toujours. Honnêtement, ils auraient dû vous choisir pour incarner la voix de la SNCF. Elle est beaucoup plus agréable à entendre le matin que celle de Simone.
Ses joues s’enflamment déjà et elle ne porte pas d’alliance, une aubaine pour moi.
Personne ne résiste très longtemps à mon charme, je savais que ce serait la meilleure arme dans ce genre de situation et effectivement c‘est le cas.
– Oh ! Eh bien merci cher monsieur, alors dites-moi monsieur quel est votre petit problème et en quoi puis-je vous aider.
– Chère mademoiselle, j’ai perdu mon portefeuille dans le métro, je n’ai plus de carte ni d’argent et je dois absolument prendre mon train qui arrive dans les dix minutes qui suivent. Du coup je ne sais comment faire.
– Comment vous reverrais-je si vous avez un absolument un train à prendre ? Dit-elle en me souriant.
C’est dans la poche, elle est séduite.
– Eh bien si vous m‘aidez, je vous reverrais sûrement demain matin.
Ses yeux pétillent.
– Il vous faut un billet Rouen-Paris c’est bien cela ?
– Oui charmante demoiselle, un aller-retour précisément avec horaires indéterminés si cela ne vous dérange pas je ne sais pas à quelle heure je reprends le train ce soir ou demain matin.
– Très bien.
Une minute plus tard… elle me tend les deux billets.
Je regarde la pochette des deux billets, un numéro de téléphone y est écrit, je la regarde, toute gênée elle me répond :
« -C’est seulement au cas où.
– Merci …
– Oh ! Sophie
– Merci Sophie, je vous souhaite une bonne journée.
– À vous aussi…
Restons incognito, cela vaut mieux
– My name is Andrew, James Andrew
– J’espère vous revoir très vite James
– Et moi donc. »
La grande aiguille de ma montre se rapproche du cinquante deux, il faut que je me dépêche il ne me reste plus beaucoup de temps. Le hall se remplit à vue d’œil. Billet composté. Il ne me reste plus qu’à le glisser dans la poche de ma veste intérieure.
J’ai eu de la chance. Car ce n’est pas vraiment pas le bon moment pour rester bloqué à Rouen. Ah ! Les femmes je vous jure toutes les mêmes. Tous les matins c’est le même rituel. Quand j’arrive à la gare, celles assises dans le hall me re-look de la tête jusqu’au pied. J’avoue certaines fois j’en joue. Je me rappelle, la semaine dernière, lorsque je suis arrivé sur le quai l’une s’était rapprochée de moi pendant qu’une autre me fusillait du regard. Comme si cela ne suffisait pas une femme assez âgée me suit depuis que je suis sorti du métro. Encore une qui va me coller jusqu’en bas des escaliers je le sens. Aujourd’ hui c’est carrément énervant je préfère rester seul. Cela me convient bien mieux je ne suis pas de bonne humeur de toute façon, il ne vaut mieux pas qu’elle essaie de venir me parler celle-là. Encore une femme qui regrette de s’être marié en me voyant. Je crois que je vais aller au fond du quai pour une fois ça va me changer de mes vieilles habitudes. J’ai besoin de m’isoler, surtout de me retrouver le plus loin possible de tous ses gens.
Ce petit moment de la journée est important pour moi, le seul à vrai dire où je peux réfléchir. La nuit dernière fut agitée. J’ai une vie active, trop active. Je ne sais pas pourquoi je m’obstine à vouloir continuer ce mode de vie. Je pense parfois arrêter mais j’y renonce, sans trop savoir où cela va me mener. Enfin si je sais, mais je… Je m’arrête à côté de l’horloge. D’habitude, je passe mon temps à observer l’arrivée et le départ de ces voyageurs pendant que je fume une ou deux cigarettes. Mon paquet s’est évaporé avec mon portefeuille ce matin, finalement ce n’est pas si mal. J’aime ce lieu, ici je me sens entre deux mondes, entre deux vies. L’aiguille tourne, il est sept heures cinquante-quatre. Tiens ! Fallait que j’y pense à l’instant pour que je la revois sur le quai debout, dos à moi. La femme qui me regardait avec un regard noir la semaine dernière a l‘air furax ce matin. En même temps plus chargée qu’elle tu meurs.
La voix de Simone résonne sur le quai, mes oreilles se réveillent : «Voie 2, le train en provenance du Havre, à destination de Paris St Lazare va entrer en gare, pour votre sécurité prenez garde à l’intervalle entre le marche-pied et le quai». Je me suis toujours senti seul quand j’y repense. Encore plus durant mon enfance qu‘en cet instant. Mes parents. Mes parents. Je me demande à quoi ils ressembleraient si. Si. Faut que je me concentre sur mon objectif. Allez, James oublie le reste sinon tu ne tiendras pas le choc. BOUM ! On me sort de mes songes, mes yeux suivent au ralenti la chute d’une lourde pochette à dessin. Puis viennent se poser sur cette jeune femme qui se retourne maintenant face à moi. Soudain la voix de l’inconnue s’élève de ce brouhaha mécanique.
» Je ne suis vraiment pas douée » dit-elle soudainement
Moi qui ai horreur de sourire, là je ne peux m‘en empêcher c‘est étrange. Oups ! Elle me regarde, détourne les yeux James, détourne les yeux. Arrête de sourire, elle te regarde, Oh non ! Arrête de sourire, mais pourquoi est-ce que je n’y arrive pas. Trop tard.. elle vient de me remarquer. Dois-je la regarder ou non ? Non, mais non ne la regarde pas, vu comment elle était furax en arrivant tout à l’heure elle va sûrement croire que tu te moques d’elle. Je n’ai pas envie de me faire remarquer en me prenant la tête avec une hystérique. Pourquoi continue-t-elle de me regarder ? Je peux le voir du coin de l‘œil, elle n‘a toujours pas ramassé sa pochette. Remarque si j’arrêtais de sourire ça aiderais aussi.
Heureusement pour moi le train vient d’entrer en gare, elle détourne les yeux par terre et se penche enfin pour la ramasser. Ouf ! C‘est la première fois que ça m’arrive, je ne savais plus où me mettre là. D’habitude je m’en moque royalement, de toutes ses femmes, c’est plutôt moi qui les mets mal à l’aise. Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Ah ! James tu dois être très fatigué mon pauvre. Oui, Alexander je suis très fatigué ça doit sûrement en être la cause. Elle s’avance, se met derrière la file qui vient de se former à côté d‘une des portes du wagon. Je la regarde elle a l’air différente. Elle ne pousse personne avec ses affaires, au contraire elle laisse passer les gens. Bizarre ? De taille moyenne, brune, elle ne porte rien d’extravagant, hormis son côté furax, c’est à peine si on la remarque parmi les autres femmes finalement. Elle au moins ne se retourne pas vers moi sans cesse comme le font les quarante six autres qui attendent que je viennes les rejoindre dans le wagon en ce moment. Ah ! Là là, demain c’est décidé je vais dire à Ma chef que le port obligatoire du smoking est encore plus dangereux pour moi que le port d’arme.
Elisabeth T. Vincenzo
La Gare de Rouen
7h40 du matin, 28 février 2013
France Info :
« Bien, maintenant chers auditeurs retrouvons notre correspondant en direct de Rouen sur cette mystérieuse course-poursuite qui a eu lieu vers sept heures ce matin.
– Bonjour Gilles, avez-vous plus d’éléments sur cette mystérieuse affaire ?
– Eh ! Bien oui Claire, comme vous le savez, vers sept heures ce matin, plusieurs automobilistes affolés auraient lancé l’alerte après avoir assisté à des échanges de coups de feu entre les deux conducteurs. Deux patrouilles de police se sont ensuite lancés à la poursuite des deux véhicules signalés ; une Aston Martin noire et une Audi grise métallisé avant de perdre définitivement leurs traces sur le périphérique en direction de Rouen. L’une des vidéos des caméras de surveillance récemment installées sur le périphérique est en ce moment en train d‘être analysée par la police. Tout ce que nous savons pour l’instant, c’est que la portière du conducteur de l’Aston Martin aurait été arraché lors d’un accrochage avec un camion de marchandise. Aucun nouvel élément ne permet d’appréhender ces individus. En ce moment la police interroge le chauffeur du camion. D’ici quelques minutes nous en saurons davantage. Ce nouveau témoin nous permettra peut-être d‘éclaircir cette affaire. En attendant, les forces de police demandent à tous les automobilistes de conduire avec une extrême prudence sur le périphérique et aux alentours de la ville de Rouen.
– Dites-moi Gilles, c’est une course-poursuite digne des plus grands films hollywoodiens ce matin !
– J’en ai l’impression Claire.
– Chers auditeurs, soyez donc prudent sur la route. Nous reviendrons très vite sur cette affaire. Autre fait moins marquant cette fois-ci, au Havre…»
Merci Claire ! Mais honnêtement vu comment c’est parti, j’ai largement plus de chances de me faire tuer par mon patron si je loupe mon train que de croiser ces débiles armés dans le parking de la gare. Bon ! Il faut que je me trouve une place. Une place… J’ai l’impression de tourner en rond depuis que je suis rentrée, dans ce parking souterrain. Une place. Pitié, faites que je trouve une place. Ah ! Là-bas, il y en a une contre le mur pile en face de moi ! OUF ! Je suis sauvée. Je n’ai même pas besoin de manœuvrer pour une fois. Je vais me laisser un peu de marge entre le mur et le devant de la voiture. Hop, moteur éteint… c‘est bon. Je récupère les clés de la voiture. Bon il ne me reste plus qu’à prendre mes affaires et à verrouiller le véhicule. C’est peut-être mon jour de chance finalement. Il est sept heures quarante-cinq à ma montre. Bien ! Il faut que je me dépêche, le train arrive dans quelques minutes. Je sors de la voiture, ça va elle est bien rangée dans sa case. Je ferme à clé ma portière, hop je vérifie si toutes les portes sont fermées. Portière avant… ok, celle de derrière …ok, de l‘autre côté fermée, et fermée, hop c’est bon. Il me reste plus qu’à prendre mes affaires dans le coffre maintenant. Ah ! Mais qu’est-ce qu’elle est lourde cette pochette Ah… ! La vache. Oh.. Hisse ! J‘y suis presque. C’est bon je vais la poser contre la voiture le temps que je récupère mon sac à main … c‘est bon et mon sac à dos… c’est bon. Je crois que j‘ai tout. BOUM ! Oh non, Oh non, ce n’est pas vrai, dites-moi que je rêve ? LE FREIN A MAIN, J AI OUBLIÉE DE METTRE LE FREIN A MAIN. QUELLE CRUCHE, STUPIDE, STUPIDE, STUPIDE BAGNOLE. RESTE CALME, reste calme, ce n’est pas en tapant sur la voiture que cela va s’arranger. Ce n’est qu’une voiture, ce n’est rien Élisabeth, ce n‘est qu‘une voiture, ce n‘est rien. Contre le mur, elle n‘ira pas plus loin de toute façon, je verrais les dégâts ce soir. Respire à fond … Expire… Bon reprenons est-ce que j’ai tout… Qu’est-ce qu‘il fait froid dehors ! Mon manteau, mince j‘ai failli l’oublier celui là. En plus de ça, mon abonnement Sncf est à l‘intérieur. J’ai hâte que la journée se termine. J’ai surtout hâte de retrouver mon lit. Respire Élisabeth … D’une main je ferme le coffre de la voiture pendant que de l‘autre je commence à enfiler la première manche de mon manteau… Puis la deuxième manche… Let’s Go. Quelle heure est-il ? À ma montre il est sept heures cinquante. Je n’ai pourtant pas loin à pied, mais avec toutes mes affaires, je vais sûrement mettre plus de temps que prévu. Encore heureux que je ne porte pas mes talons ce matin. Si seulement cet abruti avait été chercher de l’essence hier comme tout le monde, je ne serais pas arrivée en retard à la gare et je n’aurais pas eu la tête ailleurs. Ainsi j’aurais eu largement le temps de vérifier, si mon putain de frein était bel et bien serré. Ah ! Les mecs je vous jure, tous les mêmes. Et voilà maintenant, je suis comme l’autre de la course-poursuite, j’ai dézingué ma voiture. C’est une journée de merde qui s‘annonce, je le sens. Allez, courage, encore quelques mètres et je serai dans le hall. Trois, deux, un, les portes battantes s’ouvrent. Il fait déjà un peu plus chaud dans le hall de la gare. Debout devant le tableau d’affichage je peux lire que le train à destination de Paris St Lazare partira voie numéro deux. Il est sept heures cinquante deux. Hop ! Je valide ma carte, je vais avoir du mal à porter ma pochette en descendant. Allez, encore un petit effort, il ne reste que quelques marches. Quelle idée de mettre autant de marche à un escalier. Je vais me mettre au fond du quai pour changer comme ça j’éviterais de longer tous les wagons une fois arrivés à Paris. Qu’est-ce qu’elles ont toutes à me regarder ce matin, toutes ses cinglées ?! Plus j’avance vers le fond du quai plus on dirait qu’elles m’observent. Je n’ai pourtant rien de particulier aujourd’hui, hormis cette satanée pochette. Il ne manquerait plus que du papier toilette soit resté collé sous la semelle de ma chaussure. Au point où j’en suis-je m’en fou. Je m’arrête prêt de l’horloge tiens. J’ai hâte d’être à ce soir, honnêtement. Mais malheureusement, il n’est que sept heures cinquante quatre du matin. Je laisse ma pochette tomber contre ma jambe gauche, j’ai encore une minute devant moi pour grignoter un peu. Où est-ce que j’ai mis ce biscuit. Ah ! Peut-être dans la poche droite de mon caban.
La voix de Simone résonne sur le quai, mes oreilles se réveillent : «Voie 2, le train en provenance du Havre, à destination de Paris St Lazare va entrer en gare, pour votre sécurité prenez garde à l’intervalle entre le marche-pied et le quai». Plus qu’une journée, il faut que je tienne bon, une fois la réunion avec les architectes passée, je serais enfin tranquille. Ah ! Le voilà, fourrés au chocolat comme je les aime. BOUM ! Je sors de mes songes, mes yeux suivent au ralenti la chute de ma lourde pochette à dessin. Je n’ai même pas le temps de manger, ce n’est pas vrai, ça continue…
– Je ne suis vraiment pas douée dis-je spontanément.
Je me suis déjà fait remarquer en arrivant, je vais devoir continuer en me penchant en avant avec mes sacs afin de ramasser cette satanée pochette, magnifique, vraiment magnifique… Qu’est-ce qu’il a celui-là ? Pourquoi sourit-il tout seul ? Il est vraiment bizarre… Bon ! C’est vrai il est pas mal, je l’avoue. Vraiment pas mal en faite. Ce bel homme aux yeux bleu-gris, grand, mince de carrure est la classe incarnée. Je trouve ça un peu bizarre à une heure pareil de s’habiller en smoking mais bon il doit sûrement être un grand homme d’affaires assez riche et marié… On dirait qu’il a une cicatrice verticale sur sa joue droite. Mais quelle cruche, je comprends mieux pourquoi toutes ses femmes me fixaient en arrivant à l‘instant. Je ne l’avais pas remarqué en arrivant. C’est étrange pourquoi me sourit-il encore tout en évitant de me regarder ? Laisse tomber encore un de ces beaux gosses qui usent de leurs charmes auprès de la gente féminine et qui n’ont absolument rien dans la cervelle. Ça vient d’être prouvé ce matin. Il ne me reste que quelques secondes avant que le train arrive. Tant pis, je vais penser à autre chose, gâteau dans la poche hop ! je ramasse ma pochette… hop ! c’est bon. Il va falloir maintenant que je me trouve une place dans le wagon. Évidement, je vais attendre que les voyageurs sur le quai montent tous car aucun d’entre eux va me laisser passer j‘en suis certaine. Regarde-moi comment elles se jettent toutes à l’intérieur. Vous allez les avoir vos places, ce n’est pas la peine de pousser tout le monde bande de folles dingues. Forcément quand je vais monter il n’y aura plus aucun siège de libre, je ne le crains.
Dangereusement vôtre
Alexander James
Le train Rouen-Paris
7h57 du matin, 28 février 2013
Je vais attendre qu’elle monte, en espérons qu’il reste des places de disponible. Je n’ai franchement pas envie de me retrouver avec … BANG. On dirait un coup de feu ?
AIE ! Une douleur déchirante s’installe en moi. Mes yeux se fixent sur mon bras. Je ne comprends pas, la douleur est de plus en plus forte, du sang apparaît…
-Abaissez-vous, VITE ! crie une voix féminine.
BANG ! BANG ! Les balles ricochent sur la porte du wagon. Le sang coule, il coule le long de mon bras gauche, ma veste est imprégnée de sang.
– Venez, vite, prenez ma main, dépêchez-vous, vite, elle n’est pas loin elle arrive …dit cette même voix.
BANG ! BANG !
Je ne sais pas comment j‘ai fait. Je sais seulement qu’il y a une seconde, j’étais debout sur le quai à attendre que la jeune fille monte dans le wagon et qu’ une seconde après je suis assis dans le sas avec cette même fille. Allongé contre une paroi, j’entends une voix, je la regarde, je comprends soudainement que c’est sa voix. Mes yeux observent ses lèvres remuer. Je n’entends rien, ne comprends rien. Les images s’arrêtent, je ne vois plus rien. CLAC ! J’ouvre les yeux instinctivement. Le choc est violent, ce n’est pas une balle cette fois qui vient de m’atteindre mais une claque, une grosse claque, un choc brutal contre la joue comme pour ramener quelqu’un d’entre les morts. Je ne suis pas mort, pas encore, ce que s’efforce de me dire la jeune fille en criant après moi. Elle enlève sa ceinture, je reprends un peu mes esprits.
-Ne bougez pas, je vais faire un garrot avec ma ceinture. Je crois qu’elle a réussi à monter dans le train, il faut vite se dépêcher. Les gens sont paniqués, le train vient de démarrer.
– Je…
– Ne bougez pas, laissez-moi m’occuper de votre blessure, vous perdez beaucoup trop de sang. Ah ! Ce n’est vraiment pas mon jour aujourd’hui… Du tissu ? Il me faut du tissu. Ma chemise ! Celle pour mon rendez-vous de cette après-midi est dans mon sac à dos fera l’affaire.
Vous, là ! Oui, vous ! Crie-t-elle en désignant une jeune femme accroupie dans le sas. Regardez si la cinglée arrive sur nous par l’autre wagon.
Mes yeux se tournent, fixent une jeune femme apeurée, je la reconnais. Il y a encore quelques minutes ses yeux dévoraient les miens.
– Oui, oui répond-t-elle encore sous le choc des coups de feu.
– Je n’aurais jamais cru que cela me servirait un jour de regarder les épisodes de Grey’s Anatomy. Bien maintenant regardez moi, le garrot est fait pour l’instant, je ne sais pas si vous pouvez-vous lever maintenant ?
– Elle arri…
Les portes du sas s’ouvrent,
BANG ! BANG !
La jeune femme accroupie, tombe sur le sol, une balle vient de transpercer son thorax, le sas se remplit de sang.
BANG BANG, en une fraction de seconde, l’autre jeune fille qui venait de faire à l’instant mon garrot tombe littéralement sur le sol. Elle est blessée à l’épaule. Inconsciente, elle ne bouge plus, leurs deux sang se mêlent à terre.
– Ah ! Te voilà espèce d’enfoiré. Je vais me faire un plaisir de te coller une balle entre les deux yeux, tu ne feras plus de mal à personne.
La mort se rapproche à grands pas. Une femme d’une cinquantaine d’années se tient maintenant face à moi, je ne la connais pas. Son revolver est pointé dans ma direction. Assis par terre, je ne comprends rien. Sa main tremble, les traits de son visage sont marqués par la haine. Ses yeux transpercent les miens pourtant elle ne tire toujours pas.
– Je t’ai enfin retrouvé sale enfoiré, tu ne dis plus rien là hein. Tu la reconnais ? Crie-t-elle en me jetant d’une main une photographie par terre pendant que de l’autre elle tient toujours fermement son revolver.
Sur la photographie, j’aperçois une femme, son visage m’interpelle, elle s’appelait Sarah.
-Hein ! T’en souviens-tu maintenant ? Ma fille espèce d’enfoirer hurla-t-elle, c’était ma fille que tu as tuée il y a un mois. Tu as ruiné sa vie sale fumier. Je vais te le faire payer, prépares-toi à mourir…
Je ferme les yeux, mon heure a enfin sonné.
L’espion qui m’aimait
Le conducteur de l’Aston Martin noire
Centre ville de Rouen
7h20, 28 février 2013
Je ne comprends pas pourquoi elle m’a tiré dessus, c’est mon directeur. Elle veut se venger, très bien, mais là elle dépasse carrément les bornes. Sans prévenir elle quitte son travail il y a deux jours. J’ai toujours considéré M comme une mère, c’est d’ailleurs la seule personne à laquelle je tiens. Ma seule famille. Depuis la mort d’Ellen, sa fille, il y a un mois, j’ai vu la vengeance prendre de plus en plus le pas sur elle. Mais se venger de qui au juste ? Elle n’a rien voulu me dire. Officiellement Ellen se serait suicidée mais M. ne voulait pas y croire. C’est pourquoi je suis là, au volant d’une Aston Martin noire à la surveiller. Parce que je m‘inquiète énormément pour elle. Il y a environ deux heures, je l’ai vu monter à bord d’une Audi gris métallisée. Comme M, un indicateur m’attendait à la sortie de l’aéroport avec une voiture. Prise en filature, M. m’a finalement repéré vers sept heures sur l’autoroute qui relie l’aéroport d’Orly au centre-ville de Rouen. J’ai failli me prendre un camion par-dessus le marché en essayant de la stopper. Après une course-poursuite éreintante à plus de deux cents kilomètres heures sur l‘autoroute, elle croit m’avoir semé sur le périphérique en direction de Rouen.
Hors ce n’est pas le cas, j’ai plus d’un tour dans mon sac lorsqu’il s’agit de filature, je ne suis pas le meilleur agent du MI6 pour rien. Elle arrive et descend dans le parking souterrain d’un hôpital. Sur le panneau d’information y est indiqué la clinique de l’Europe. Je peux le lire facilement le panneau puisque j‘ai vécu quelque temps à Genève durant mon adolescence. Mais que vient-elle faire ici ? Je laisse ma voiture sur le parking extérieur avant de descendre à pied dans le souterrain pour ne pas la perdre de vue. Je l’observe cacher derrière un poteau afin de ne pas me faire repérer. Deux minutes, plus tard, je la vois sortir de la voiture, elle porte un sac sur le dos. Elle se dirige maintenant vers un escalier. J’attends un peu avant de suivre ses pas.
Une minute plus tard j’emprunte le même chemin, l’escalier mène directement sur l’entrée principale de la clinique. Mais elle n’y rentre pas. C’est étrange. Elle se dirige maintenant vers l’arrêt du métro quelques mètres plus loin. Elle attend, patiente, ne dis rien. Je reste assez éloigné car elle pourrait me repérer à tout moment. Il est sept heures vingt à ma Rolex Submariner. Le métro arrive, je cours vite avant que les dernières portes ne se refermèrent. Il était moins une. Il est très difficile de surveiller M. dans la rame sans s’exposer entièrement devant elle. Caché contre un mur je l’observe avant l’arrêt de chacune des stations. Une station de passée, deux stations…, trois stations… Elles défilent comme la grande aiguille à ma montre. Il est maintenant sept heures quarante et nous sommes arrivés à la station gare SNCF. Je la vois descendre. Les gens ont l’air pressés. Elle marche lentement, étrangement comme si elle suivait un homme…. Je crois qu’elle suit un homme, il est devant elle marche aisément, il est habillé comme un agent du MI6.
Pourtant je ne le connais point. Je marche encore plus lentement qu’elle. Il le faut pour ne pas être repéré. Elle avance vers les escaliers, montent les marches unes à unes sans perdre une seconde l’homme de vue. J’en suis maintenant, il vient de s’arrêter un instant refaire le lacet de sa chaussure gauche. Elle, attend, le regarde faire. Je ne sais pas ce que M. veut à cet homme mais ça ne présage vraiment rien de bon. Il reprend le rythme de sa marche, elle aussi. J’observe son bras, elle ne le bouge pas. On dirait qu’elle tient fermement quelque chose. Sa main droite est camouflée dans la poche de son long manteau noir. L’homme se dirige maintenant dans le hall, je le vois plus pour le moment. J’observe toujours M qui est restée dans les escaliers quelques instants avant de s’exposer au reste des voyageurs dans le hall de la gare. L’homme est arrivé près du panneau d’affichage, lui aussi semble chercher quelque chose ou quelqu’un…Plutôt quelque chose. Il fouille ses poches une à une. M. l’observe attend dans le hall en faisant semblant de s’acheter à manger à la boulangerie pendant que l’homme désespéré de trouver ce qu’il cherche se dirige vers la guichetière. M. attend son tour. Je me cache, il ne faut pas qu’elle me voit. Ce bar fera l’affaire, je n’ai quelques secondes pour y rentrer dedans avant qu’elle ne me repère. Le serveur se rapproche de moi.
-Bonjour Monsieur, que désirez-vous ?
-Un thé s’il vous plaît
-Bien je vous l’apporte toute suite à votre table Monsieur.
L’endroit est approprié pour une filature, les tables sont disposées près des fenêtres donnant directement sur hall de la gare. Je m’installe à la table dans l’angle pour mieux les observer.
Le serveur est débordé, il me fait signe qu’il arrive au plus vite. Cela tombe bien, je viens de me rendre compte que je n’avais aucune monnaie française sur moi. Assis derrière la fenêtre, j’observe cet homme qui patiente devant le guichet, ce fin séducteur. Comment je le sais ? Parce que j’en suis un. La guichetière se décompose de minutes en minutes. Ah ! Les femmes je vous jure toutes les mêmes. Je crois que M. a elle aussi repéré son petit manège, en pivotant la tête sur la gauche, je la vois, elle le fixe, son visage est plein de haine. La guichetière tend quelque chose à l’homme, je suppose que ce sont des billets. Il les regarde avec attention puis salue la guichetière. Il est sept heures quarante-huit. Il se dirige maintenant vers les escaliers. Je sors précipitamment du bar, il était temps pour un peu je perdais leurs traces. Au loin, je peux facilement le voir, il sort son billet, le composte, puis descend l’escalier pour se rendre voie numéro deux comme le font les autres. Je m’assure que M soit descendu avant de poursuivre ma double filature. J’ignore toujours ce qui va se passer mais maintenant j’en suis presque sûr, ce que s’apprête à faire M. ne va pas être beau à voir. Il est sept heures cinquante-quatre à ma montre. L’homme est debout au fond du quai, il est clairement visible toutes les femmes regardent dans sa direction. Puis la mienne. J’attends en retrait, aucun d’entre eux ne peut me voir. Une femme passe devant moi, elle marmonne, rien de bien éloquant. Chargée, elle s’arrête devant lui au bout de quelques minutes. M. les observe discrètement derrière un poteau. Une voix parle à l’interphone «Voie deux, le train en provenance du Havre, à destination de Paris St Lazare va entrer en gare, pour votre sécurité prenez garde à l’intervalle entre le marche-pied et le quai».
La jeune fille fait tomber sa pochette sur le sol. L’homme qui l’observe sourit. Elle finit par le remarquer en se retournant. Ils ne parlent pas. J’en déduis qu’ils ne se connaissent pas. Je vérifie si mon Walther PPK est chargé. Je sens que je ne vais pas tarder à en avoir besoin. L’homme énerve de plus en plus M, je le vois, son bras est toujours immobile tenant plus fermement que jamais son arme. Pourquoi ne ramasse-t-elle pas sa pochette ? L’homme continue de se tenir immobile. Le train arrive, finalement elle l’a ramasse. Je n’ai jamais vu ça, toutes les femmes se jettent sur la porte du second wagon parce que monsieur bon chic bon genre s’apprête à monter dedans. Les hommes regardent ce spectacle avec écœurement. Si M ne tente rien aujourd’hui, l’homme ne fera pas long feu sur le quai quoi qu’il arrive. Il ne reste plus que quelques personnes sur le quai à présent ; moi, M. la femme à la lourde pochette et cet homme. Je reste toujours en retrait derrière un poteau. En face de moi s’arrête le troisième wagon. M s’avance vers l’homme. Mon pressentiment était fondé, son bras bouge, elle sort son arme. L’homme et la femme ne remarquent rien. La femme monte avec toutes ses affaires, … BANG. L’homme est blessé. Il se fait aider par la jeune femme en regagnant le sas. Je suis loin d’eux je ne peux les aider en restant sur le quai il faut que je monte dans l‘un des wagons. Je cours vers la porte du troisième wagon pendant que M. continue de tirer en se dirigeant vers la porte de la deuxième voiture. BANG, BANG, les balles ricochent sur le wagon ce n’est pourtant pas son style. M. loupe très rarement sa cible. Je suis à l’intérieur, les gens sont paniqués. Se jettent à terre, j’ai du mal à me frayer un chemin. Je suis obligé de crier, l’agent d’observation, dégagez de l’allée. Le train vient de démarrer.
Je traverse le plus rapidement possible le troisième wagon, en rejoignant l’allée du second wagon, j’aperçois M. Elle se rapproche dangereusement du premier wagon. Les gens crient, ils sont apeurés. J’espère ne pas arriver trop tard. BANG ! Premier coup de feu, les gens sont apeurés, cachés entre deux banquettes.
Paniqués, ils restent sur le sol, j’avance de plus en plus vite BANG un second coup de feu. J’arrive en courant vers le sas, j’aperçois M derrière l’une des vitres, deux femmes sont touchées, allongées sur le sol, inconscientes. M se tient debout, elle crie après quelqu’un, ce doit être l’homme, je ne le vois pas il est caché derrière une paroi. Je l’entends lui parler :
– Je t’ai enfin retrouvé sale enfoiré, tu ne dis plus rien là hein. Tu la reconnais ! Lui crie-t-elle en lui jetant d’une main une photographie par terre.
-Hein ! T’en souviens tu maintenant ? Ma fille espèce d’enfoirer crie-t-elle, c’était ma fille que tu as tué ma fille il y a un mois. Tu as ruiné sa vie sale fumier. Je vais te le faire payer, prépare-toi à mourir…
Oh non M. ne fait pas ça ! J’actionne les portes du sas, elles s’ouvrent, en un instant je me saisis de son arme. Elle se débat, elle me connait bien et sait jusqu’où je pourrais aller si je devais vraiment l’arrêter. Seulement,voilà même si elle menace la sécurité de tous ici, elle reste M, ma seule famille.
– Bond arrêtez. Laissez-moi, je dois le tuer, cette pourriture a détruit la vie d’Ellen, il m’a pris ma fille, JAMES… Il a été payer pour la tuer, la tuer James, ce n‘était pas un suicide. Il lui a injecté une dose mortelle pour la faire taire. J’en ai la preuve James, j’en ai la preuve…
Elle s’arrête, lâche prise, puis se met à pleurer dans mes bras.
-Il aura ce qu’il mérite M, crois moi mais pas ici pas comme ça, si tu veux découvrir qui est le commanditaire de son meurtre tu dois le laisser en vie.
Meurs un autre jour
Elisabeth T. Vincenzo
Hôpital de Rouen, 10h du matin, 2 Mars 2013
France Info :
Quelques jours plus tard l’homme ouvre à nouveau les yeux, cette fois-ci il n’est ni sur le quai mais bel et bien incarcéré dans une prison en Angleterre sur haute surveillance. Élisabeth quant à elle se réveille à côté de la jeune femme blessée par balles, quelques jours plus tard à l’hôpital de Rouen sans aucune autre explication hormis celle-ci diffusée par la radio locale de Rouen.
« Chers auditeurs, revenons sur les derniers incidents non élucidés de ces derniers jours. Notre correspondant Gilles se trouve en direct de la gare Sncf à Rouen.
– Eh bien Gilles avez-vous des informations sur les auteurs de cette double fusillade qui a eu lieu à Rouen, il y a quelques jours ?
– Eh Bien ! Oui Claire, la première fusillade serait dû à un règlement de comptes entre dealer, deux suspects viennent d’être arrêtés par la police et sont actuellement mis en examen pour trafic de stupéfiant et conduite en état d’ivresse. Cependant il semblerait que cette affaire n’a aucun lien direct avec la fusillade qui a suivi une heure plus tard au sein de la gare. La police nous a seulement informés qu’elle travaillait en étroite collaboration depuis quelques mois maintenant avec les services secrets britanniques. Deux agents on mis la main sur un tueur en série qui s’était échappé il y quelques années en Angleterre. De source sûr, deux femmes ont été transporter à l’hôpital à la suite de cette fusillade. Heureusement l’homme fut intercepté par l’un des agents du MI6.
– Merci Gilles, comme je le disais il y a quelques jours, une affaire digne des plus grands films hollywoodiens …»
Hein ?! Je suis clouée dans un lit d’hôpital et tout ce qu’il trouve à dire c’est que les services britanniques ont arrêté un tueur en série… Et moi je suis quoi un cobaye? J’étais là, je vous signale. Aïe ! Cette satanée épaule me fait mal. Une affaire digne des plus grands films hollywoodiens… C’est tout ce qu’elle trouve à dire CELLE LA, j’ai failli mourir ce jour-là je vous signale, j‘étais là bande de ….. AH ! De toute façon on en saura jamais rien ! Là c‘est clair, dès que je sors je me barre de ce pays, il me faut des vacances !
Lise F.